04 Mars 2024
Plus de cinquante policiers venus des Commissariats de Kinshasa et Kasa-Vubu se sont joints à ceux de Lingwala pour une matinée pédagogique sur la Police de Proximité (PdP) vendredi 1er mars 2024, à la maison communale de Lingwala.
Ces derniers enjoués par cette initiative qui s’est avérée une opportunité pour partager leurs expériences sur terrain, ont vivement réagi sur les différentes thématiques exploitées, à savoir la Police de Proximité, le code de déontologie, les missions de la Police et la construction de l'image positive de la réforme de la police et la déconstruction des préjugés négatifs sur la Police Nationale Congolaise (PNC).
Les six principes de la Police de Proximité 3P (proximité, partenariat, prévention) et 3R (résolution des problèmes, rédevabilité et respect des droits de l'homme) ont servi de plat d’entrée à cette rencontre. Chapitre dispensé par le Commissaire Supérieur Principal André Mulasa qui a rappelé que la PdP n’est pas une unité de Police. Selon l’Expert du Secrétariat Exécutif du Comité de Suivi de la Réforme de la Police, la PdP est un concept de rapprochement entre le policier et la population pour une meilleure coopération dans la recherche des solutions durables au problème de sécurité.
RÉTABLISSEMENT DE LA CONFIANCE
Cette présentation a suscité moult questions dans l’assistance qui a brandi l’effritement de la confiance entre la population et le policier. Pour ce dernier, il paie les pots cassés d’une crise de confiance née des abus accumulés depuis le temps de la gendarmerie.
La lecture de cette évolution a été une passe en or pour les intervenants qui ont trouvé là l’opportunité d’introduire les enjeux de cette nouvelle approche de rapprochement qui renferme la clé du rétablissement de la confiance. Ce nouveau mode de fonctionnement modifie les us développés à travers le temps et entretenus par les conditions socioprofessionnelles souvent remises en question. C’est par le respect du code de la déontologie, un glissement vers la Police de proximité, par sa pratique au jour le jour qui devient une autorégulation dans le comportement du policier que se révèlent ses compétences et son professionnalisme. Par conséquent, va redorer l’image de marque de celui-ci.
Des exemples pour renforcer le discours sur le code de déontologie du policier de carrière ont mis en exergue le dévouement dans le chef du policier, avec un point d’honneur sur leurs devoirs et obligations. Le discernement, le dévouement, le respect des droits de l’homme sont en réalité des traits qui doivent caractériser le policier. Ainsi, la pratique de la gratuité des services, une des dix règles d’or d’un Commissariat de police, se fera sans compromission, pour un partenariat avec la population sans frôler la concussion.
La mise en commun de l'expertise des formateurs de la Police Monusco, du SE/CSRP et ceux du Commissariat provincial a richement contribué à la professionnalisation de ce service dont la mission première est la protection, la sécurisation des personnes et de leurs biens dans le respect des droits humains.
Leur souhait commun, est que la formation continue pour la mise à niveau des éléments de la police se perpétue même lors de parades ou causeries morales en attendant l’effectivité du cadre formel afin de communiquer et de maintenir un niveau de professionnalisme. Cette façon de faire va traduire l’esprit d’initiative du commandant qui concourt aussi à la bonne marche de la Police, ont martelé les intervenants.
APPROCHE INTÉGRÉE POUR UNE MEILLEURE APPROPRIATION DE LA PdP
Notez que l’installation de la Police de proximité, appuyée par les partenaires de la réforme, renforce également la collaboration entre la Police et les autorités politico-administratives.
En ce qui concerne son appropriation, Monsieur Mohamed Julien, membre de la société civile/Réforme du Secteur de Sécurité et de la Justice (RSSJ) basé dans la commune de Kinshasa, a relevé que la collaboration Police-RSSJ a été exigée par la population pour la bonne compréhension de la Police de proximité. Un exercice qui a rencontré du succès bien que de courte durée au regard de l’absence de l’implémentation de celle-ci dans les normes. Néanmoins, cette expérience à mi-chemin leur a permis de constater la cohabitation police-population qui a, un tant soit peu, contribué à la restauration de la confiance tant voulue entre le protecteur et le protégé.
Entre-temps, le plaidoyer de la société civile en faveur du bien-être social du policier poursuit son bonhomme de chemin jusqu'à son aboutissement par la signature du tableau barémique déjà déposé auprès de l'autorité compétente.
Rappelons que cette rencontre a été organisée par le Secrétariat Exécutif du Comité de Suivi de la Réforme de la Police (SE/CSRP) et appuyée par la Police de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la RDC (UNPOL/MONUSCO). Elle a réuni les Experts et les Officiers de ces deux parties, la société civile et une centaine de policiers venus des différentes Unités de la Ville-Province de Kinshasa.
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